Philosophique/Vérité/Tragique

Elle me regarde avec ses yeux de petite fille comme si je n'avais jamais été pourrie. Ses lunettes tombent légèrement sur son nez, et elle me regarde toujours. Elle a de la vie dans les yeux.

Elle me regarde comme si j'étais belle, comme si je n'avais jamais commis aucune faute. Elle me regarde comme quelqu'un qui m'aime. Elle me regarde l'air inquiet, me demandant si tout va bien, la douceur dans les yeux.

Elle me regarde avec ses yeux innocents, et à force de me fixer, elle les souillera, j'en ai peur. Elle me regarde avec ses yeux de beauté, moi la laideur d'une vie, muette face à l'éblouissement de son cil, je ne puis me mouvoir de peur qu'un acte ne la brise sous le choc.
Elle me regarde simplement, sans jugements, comme si je venais de naître en son œil, comme si j'appartenais à la douce rosée du matin.

Elle est douce comme la joue d'une mère, un brin timide avec une forte personnalité détonnant en ce tableau léger. Elle est amusante, elle rit de tout, d'un rien comme un fou. Elle regarde le monde un peu effrayée, tel un petit oiseau, et pourtant elle chante le soleil comme elle conte la nuit ; avec ce charme qui transperce mon âme, et vient toucher mon coeur de sa lame.

Elle dégage un je ne sais quoi d’attractif, comme une force qui m'attire vers elle, quelque chose qui la rend spéciale. Elle me donne envie de la protéger. Je vois bien que sa force est fêlée et qu'elle aussi a besoin d'une épaule pour pleurer.

Elle est troublante aussi ; j'ai toutes les difficultés du monde à lui faire croire à mon sourire, j'ai beau m'en faire péter les joues, elle voit ma dépression, ou elle ne fait que l'entrapercevoir. Mais elle sait, elle sait qu'une folie me ronge l'esprit et je vois dans la lueur de ses yeux ce monde détruit qu'est le mien, je vois qu'elle voit mes rimes mouillées, mes mots tâchés de sang, et mon coeur mourir dans sa cage d'os.

Et pourtant elle ose m'effleurer, elle impose sa joie espérant qu'elle m'éclabousse. Je n'ai plus de telles habitudes. Et pourtant elle me redonne ce goût sucré qu'est celui de la curiosité. Elle ranime en moi cette petite flamme qui lui ressemblait tant il y a quelques années. Elle rallume ces feux éteints dans mes yeux et m'insuffle cette vie dont elle est emplie ….

Elle a aussi ce rire qui résonne dans la salle, celui qui est trop fort, celui qui est beau, celui qui est sincère, celui qui, par dessus tout est contagieux. Ce rire que tout le monde entend parce qu'il ne saurait se faire plus petit tant il aime vivre. Ce rire qui en amuse plus d'un. Ce rire dont parfois l'on voudrait baisser le son par son manque de discrétion. Ce rire qui, au final, nous fait chaud au coeur.

Ce rire que l'on aime.

Elle peint un sourire sur le mien, elle met un peu de ses étoiles dans mes yeux. A vrai dire je ne sais pas comment elle fait. Elle est merveilleuse au fond, elle met des étincelles dans ma vie, elle me donne des sourires et des éclats d'espoir. 
A vrai dire, elle me touche, me submerge, me retourne l'estomac, me torpille l'esprit. Elle ravage mon intérieur avec sa folie d'aimer la vie.
J'avoue qu'elle me déconcerte un peu avec la vie qu'elle a, qu'elle me rend perplexe et me fait pencher la tête.

Elle est belle. Elle est une rose en hiver, combattante comme jamais. Luttant contre la vie pour mieux la vivre, en être ivre et ne plus seulement survivre. Oui. Elle est vivante.

J'en suis amoureuse. Amoureuse comme l'on aime un grand ami. Amoureuse comme on pourrait l'être d'une vie, d'une lettre, d'une phrase, d'une rime, d'un mot. Amoureuse d'elle comme une enfant qui cherchait juste une lumière dans le noir triomphant de sa chambre. Amoureuse sans passion, juste amourachée de son énergie, et de son aura.

Et je crois bien, que j'en suis amoureuse.
©

C'est pas moi ; Ce sont mes mots.

~ Amèlia ~